Le Baïkal est le lac de tous les superlatifs. Depuis la nuit des temps, ses riverains l’appellent «mer sacrée», «lac sacré» ou «eau sacrée». Les premiers Russes qui atteignirent ses rives au 17e siècle crurent pendant un moment qu’ils avaient atteint la mer. Mais son eau est douce, c’est même le plus grand réservoir d’eau douce du monde : il contient 20 % des réserves mondiales. Si on le transportait en France, avec Paris en son point septentrional, Bordeaux serait encore sur ses rives. Il est le lac le plus profond du monde. Avec son eau, on pourrait remplir la mer Baltique ou l’ensemble des grands lacs américains. Cette eau est très pure, peu minéralisée, d’une transparence exceptionnelle. On la puise à 500 m de profondeur et, telle quelle, sans aucun traitement, on la met en bouteilles vendues sous différentes étiquettes.

Irkoutsk est à 60 km du lac. On atteint Listvyanka, le village touristique au bord du lac, par une route toute droite, en très bon état, refaite récemment pour l’occasion d’une visite de Vladimir Poutine, qui, finalement, n’a pas eu lieu. La route épouse une suite de creux et de bosses qui, en russe, s’appellent «montagnes américaines».