Irkoutsk | Page 1 |
Lhôtel Angara, où nous logeons pour quatre nuits, se trouve en plein centre ville, sur la place Kirov. Cest le type de lhôtel russe international : impressionnant par la taille mais vieillot et souffrant dun défaut dentretien séculaire. Notre chambre est petite, le sol est recouvert dun lino couleur bouteille, déchiré et rapiécé. Les deux lits sont dun modèle qui doit être unique et standardisé pour toute lancienne Union Soviétique, car identique à tout ce que jai vu ailleurs : lit étroit dune personne à cadre de bois. Je mallonge pour voir : ouille ! deux traverses métalliques sollicitent le haut et le bas de mon dos ! Le matelas est complètement avachi. Peut-être quen le retournant Non, ce nest pas la solution : le dessous est pire que le dessus, sale et déchiré en plus ! Le matelas na pas été changé, ni même déplacé pour le ménage depuis un bon moment ! Mais je men accomoderai tant bien que mal. Le matelas de Mauricette est un peu mieux. La salle de bain est dune conception spartiate : elle comprend un lavabo mais pas de baignoire ; on se douche à même le sol carrelé, qui comporte une évacuation deau. Mais on nous a changé nos serviettes tous les jours ! Et puis, quelle délivrance après quatre nuits de train ! Lorganisation de lhôtel est traditionnelle : quand on sort de lascenseur, on se trouve face à un comptoir où siège la déjournaïa, la responsable détage. Elle a la garde des clés des chambres, quil faut lui laisser quand on sort. Elle loge à létage ; cest à elle quil faut sadresser pour les menus services, comme la bouteille deau ou le lavage du linge. Attention, si elle vous demande sil faut repasser (gladit), chaque pièce de vêtement est facturée, le total peut savérer coquet, dautant que le linge risque de vous revenir humide. Lhôtel recevant une clientèle internationale riche en dollars, on y trouve aussi un service disons de logis garni. Le soir, le téléphone sonne, une charmante voix féminine vous demande si vous avez besoin des services dune dévouchka. La première fois, lincident a eu le don de beaucoup énerver Mauricette (je naurais peut-être pas dû lui expliquer la chose sur le ton de la plaisanterie ). Comme il semble y avoir une certaine concurrence, les appels peuvent se renouveler deux ou trois fois au cours de la soirée. |
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